À défaut d’avoir eu les moyens de s’acheter une bergerie, Therèse Kohler est devenue « une bergère sans terre ». Équipée d’un bâton et de quelques filets, elle déplace son troupeau de brebis d’un pré à l’autre, encouragée par les propriétaires de bois et de prairies qui trouvent là un moyen naturel et peu coûteux d’entretenir leurs parcelles en toutes saisons. Chemin faisant, elle va à la rencontre des rares habitants du pays, des âmes généreuses souvent esseulées qui attendent son message comme celui du facteur.
S’imposer comme bergère sans terre dans une campagne régie depuis des millénaires par les lois de la propriété n’a pas été chose facile. Mais aujourd’hui, Thérèse Kohler fait partie du paysage. Sa sincérité, son ardeur au travail, ont achevé de convaincre les plus sceptiques.