Sur les pas de Léo, paysan
Léo Coursières vient de fêter ses 81 ans. Il travaille sur la ferme familiale comme s’il en avait 20.
Du lever au coucher du soleil, il laboure, sème, moissonne et prend soin de ses bêtes. Léo pourrait filer une retraite paisible mais comme il le dit lui-même, « c’est ma vie, je ne peux pas m’en passer ».
Parfois, Léo » s’esquinte », se blesse au poignet, se casse une côte. Mais il est rare qu’il s’arrête de travailler pour si peu. Le bétail ne comprendrait pas que leur maître les abandonne…Nourrir les hommes est un noble métier qui laisse peu de place pour le repos. Les journées ne sont jamais assez longues pour s’occuper des vaches, de la volaille, des cochons ou encore des champs qui réclament sans cesse les soins du paysan.
Léo partage son amour de la terre avec sa femme Jeanine. Elle le suit comme son ombre dans les champs depuis plus de soixante ans. D’un naturel inquiet, Jeanine aimerait que Léo ralentisse le rythme avant qu’une mauvaise chute, un mauvais coup de pied ne lui porte du tort pour longtemps. Elle a peur pour son Léo, dont elle admire pourtant le courage et l’abnégation. Ensemble, ils ont eu cinq enfants et ont bâti une maison neuve au sommet du village, dans laquelle les sept petits enfants aiment désormais passer leurs vacances. Qui sait, l’un d’eux sera peut-être tenté de reprendre la vieille ferme un jour …
Acteurs tous les deux d’un monde rural en voie de disparition, ils ont accepté de se laisser photographier dans leur quotidien. Pour laisser une trace, un témoignage qui, espèrent-ils, perdurera dans le temps.